Newsletter de l'équipe Conviction Equity - décembre 2024
Conviction Equity : l’année 2024 vue par nos gérants
Conviction Equity : l’année 2024 vue par nos gérants
À l’approche de la fin d’année, les gérants de l’équipe Conviction Equity proposent un bilan 2024 des tendances du marché européen des actions. Une année complexe qui a vu les valeurs vertes offrir des opportunités d’investissement payantes, comme cela a été le cas pour Allianz Valeurs Durables, dont les encours dépassent désormais le milliard d’euros1. En plus de la question environnementale, l’importance des critères sociaux a confirmé une montée en puissance de plus en plus marquée dans les enjeux ESG des entreprises. En termes de secteurs, l’année 2024 été sans conteste celle des financières, à l’instar des banques italiennes qui se sont particulièrement bien comportées en bourse. D’autres marchés, en France et en Allemagne notamment, ont pu connaître des situations plus instables, notamment pour des raisons politiques, mais certains grands champions nationaux ont tiré les cotations vers le haut.
Catherine, en tant que responsable de la stratégie Conviction, pouvez-vous nous brosser un rapide portrait du marché européen des actions cette année :
Catherine Garriques - Nous sommes en train de finir la traversée d’une année chahutée en Europe, avec de nombreux vents contraires (incertitudes politiques et faible croissance en Europe, difficultés de l’économie chinoise, retour du protectionnisme américain, poursuite de conflits en Ukraine et au Moyen-Orient…) et malgré tout, de la performance puisque le marché européen des actions est en hausse de 9% sur l’année à fin novembre2. Les révisions de performance ont démarqué les gagnants et les perdants en termes de secteurs. Les financières (banques et assurance confondues) ont nettement tiré leur épingle du jeu, portées par un contexte de taux d’intérêts durablement élevés et ce malgré une première baisse décidée par la Banque centrale européenne au mois de juin dernier. Les services de communication et l’Industrie se placent aussi dans le peloton de tête, alors que la chimie, les matières premières, la consommation et l’automobile ont souffert. Seul secteur plus différentié, la technologie se démarque entre d’un côté quelques très belles réussites individuelles, à l’instar de SAP* par exemple (en hausse de plus de 74% depuis le 1er janvier)3 mais aussi de sérieuses difficultés côté semi-conducteurs.
D’un point de vue stratégique, notre équipe Conviction Equity a mis un point d’honneur à appliquer trois principes fondamentaux à nos décisions d’investissement pour nous adapter à ce contexte particulier: diversification, positionnement défensif, qualité, et cela toujours avec le souci de privilégier les valeurs durables.
Justement, en termes de valeurs durables, l’année 2024 a semblé marquer le retour en grâce des valeurs vertes. Christine, vous qui êtes experte de l’ISR, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cet aspect ?
Christine Clet-Messadi - En effet, l’année 2022 en particulier avait été une année de crises géopolitiques (avec le retour de confits sur le territoire européen lors de l’invasion de l’Ukraine en février) qui avaient propulsé les majors pétrolières et les valeurs minières vers des sommets, pénalisant mécaniquement les champions de l’ESG. Mais cet à-coup n’a pas entamé la dynamique puissante et de long terme des investissements durables. N’oublions pas que pour atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, il faudrait que les investissements dans la transition énergétique croissent de 170% par an, et non de 17% comme cela a été le cas en 20234.
Les thèmes de l’électrification ou encore de l’approvisionnement des centres de données ont été de puissants moteurs en 2024 pour les entreprises apporteuses de solutions en matière ESG, et notre politique ISR associée à une solide sélection de titres nous a permis de générer à la fois de la performance absolue et relative notamment dans notre fonds mutuel Allianz Valeurs Durables, particulièrement emblématique de notre gamme ISR avec son historique de performance de plus de 20 ans. Ce fonds, qui vient de passer le cap du milliard d’euros d’encours sous gestion, a généré en moyenne 8.2% de performance annuelle sur les 10 dernières années5. Il est également noté 5 étoiles Morningstar pour sa performance sur 10 ans6. Notre approche « assurantielle » de l’investissement, c’est-à-dire le long terme, diversifiée, misant sur les qualités financières et durables des entreprises a donc été récompensée. Nous considérons par ailleurs que notre niveau d’exigence en matière d’ESG, avec notamment le maintien du Label ISR7 dans sa prochaine version en 2025, est un facteur de plus en plus différenciant sur le marché.
L’ESG s’est beaucoup traduit ces dernières années par des solutions et des avancées du point de vue environnemental et climatique, mais les valeurs sociales ne sont pas en reste. Pouvez-vous, Christophe - gérant de notre nouveau fonds social Allianz Social Conviction Equity - nous expliquer en quoi cette notion a été plus prégnante au sein des entreprises européennes en 2024 ?
Christophe Hautin - La notionde valeurs sociales a pris une ampleur significative pour les entreprises européennes en 2024, particulièrement face aux défis économiques et technologiques actuels. Le ralentissement conjoncturel a conduit à une augmentation des plans sociaux, avec plusieurs entreprises de premier plan annonçant des réductions d'effectifs en France et en Allemagne. Cette situation est exacerbée par l'intégration rapide de l'Intelligence artificielle
et de l'automatisation, qui, tout en promettant une efficacité accrue, soulève des inquiétudes concernant les pertes d'emplois à grande échelle.
Cependant, ces risques soulignent également l'importance de l’inclusion dans le milieu professionnel. Des entreprises comme Accor*, qui favorisent l'accès à l'emploi pour les personnes sans diplôme et mettent en place des politiques d'inclusion, illustrent comment promouvoir la diversité et la formation peut aider à combler les lacunes de compétences dans un marché du travail en mutation.
Enfin, la réindustrialisation de nos économies au niveau européen représente une opportunité pour créer des emplois durables et avoir un impact social positif. En relocalisant leurs chaînes d'approvisionnement et en adoptant des réglementations telles que la Corporate Sustainability Reporting Directive8, les entreprises peuvent mieux gérer les transformations sociales tout en renforçant leur résilience face aux disruptions.
Catherine le mentionnait, les financières ont été le secteur gagnant de l’année 2024. Cela a été particulièrement le cas des banques italiennes. Stefano, vous qui gérez notamment un fonds d’actions italiennes au sein de l’équipe, pouvez-vous nous expliquer les raisons d’un tel succès ?
Stefano Ghiro – Il est vrai que les performances d’Intesa Sanpaolo* et Unicredit*, deux importants contributeurs de performance relative pour plusieurs de nos fonds cette année, parlent d’elles-mêmes: Intesa Sanpaolo est en hausse de 49.5% depuis le début de l’année, et le titre Unicredit a quant à lui bondi de +59.6%9. Plusieurs facteurs ont contribué à ce succès des banques italiennes. En dehors de la hausse favorable des taux d’intérêts qui a boosté le secteur, on observe depuis plusieurs années un de-risking des bilans des banques italiennes, l’exemple le plus emblématique étant celui de Banca Monte dei Paschi Siena*, dont l’exposition brute au risque de non-performance a baissé d’une façon très significative. Un changement stratégique s’est également opéré, les banques italiennes délaissant les revenus d’intérêts pour privilégier les revenus liés aux commissions. Concrètement, cela a pu se traduire par exemple par la transformation de dépôts en actifs gérés, comme l’ont fait Intesa SanPaolo et Unicredit. Au final la génération d’excès de capital qui a résulté de ces tendances a offert aux banques des marges de manœuvre en matière de distribution (dividendes, share buybacks).
Une autre tendance marquante sur ce segment de marché est celui de la consolidation. Les règles du Danish compromise facilitent l’acquisition par des conglomérats financiers d’assurances, de gestionnaires d'actifs notamment parce qu’elles ont baissé les niveaux de capital requis en vue d’absorptions. Intesa Sanpaolo n'a plus de marge de manœuvre pour se développer davantage dans la banque commerciale, et ne peut probablement l’envisager que dans la gestion d'actifs/la banque privée. Unicredit est actif en Europe à travers sa tentative d’acquisition sur Commerzbank et en Italie sur Banco BPM*. Banco BPM quant à elle a fait une offre sur Anima et a acheté une participation dans Banco Monte Dei Paschi Siena vendue par le gouvernement ; ils visent à être l'agrégateur d'un troisième pôle financier en Italie, soutenu par le gouvernement.
En France, le marché actions a subi les remous d’une certaine instabilité politique qui semble se prolonger en cette fin d’année. Cécile, vous qui êtes experte de ce marché, pouvez-vous dresser un bilan de cette année 2024 en demi-teinte ?
Cécile Hanna – L'indice français est actuellement en léger repli par rapport au début de l’année contrairement à ses pairs européens qui affichent dans certains cas des hausses à deux chiffres. L'année avait pourtant bien commencé pour le CAC 40 porté comme les autres marchés européens par les perspectives de baisses de taux d'intérêt et l’amélioration des perspectives économiques. C’est effectivement le retour du risque politique en France qui a créé un tournant, avec l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale au mois de juin. D’autres éléments sont venus renforcer les inquiétudes des investisseurs. La question du déficit public et l’annonce dans le cadre du projet de loi de finances 2025 d’une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises a fait craindre un impact sur les bénéfices attendus. L’annonce de l’instauration d’une taxe sur le rachat de titres a aussi joué sur le sentiment de marché. Enfin, le ralentissement chinois et l’absence de mesures de relance de la demande ont aussi particulièrement pénalisé les acteurs du luxe, à l’instar des « KHOL » (Kering*, Hermès*, L'Oréal* et LVMH*) qui comptent pour plus de 20% de la capitalisation totale de l'indice.
Malgré tout, certaines valeurs françaises ont bien performé, en particulier les entreprises françaises dont l'activité est très internationale et relativement peu exposée à l’économie française comme EssilorLuxottica* et Publicis*, ou encore les groupes qui sont positionnés sur des mégatendances comme Saint Gobain* et Schneider Electric* et qui sont recherchés pour leur croissance à long terme.
Outre-Rhin, la situation économique a semblé également difficile pour les entreprises allemandes, et les instituts économiques du pays prévoient une stagnation du produit intérieur brut en 202410, ainsi qu’une très faible croissance pour 2025. Vous Stefan qui êtes gérant pour l’équipe Conviction à Francfort, que pensez vous de la situation boursière locale ?
Stefan Raetzer – Il est clair que l’on a ressenti cette année un affaiblissement des carnets de commande des entreprises d’une manière générale, ce qui a eu des répercussions très directes sur leur capacité à investir. La production industrielle, et en son sein le segment auto, en ont particulièrement souffert. Et comme son voisin français, l’Allemagne souffre elle aussi d’un certain degré d’incertitudes politiques.
Et malgré ce contexte peu favorable, on a pu observer une situation assez étonnante sur le marché des actions : le DAX a franchi la barre historique des 20.000 points au début du mois de décembre, atteignant ainsi un record absolu. Cela est notamment lié à une hausse de la confiance des directeurs d’achats américains qui a eu un effet positif sur le ressenti des investisseurs allemands, et également à l’annonce d’élections anticipées en Allemagne qui ont alimenté les espoirs de réformes structurelles et d’augmentation des dépenses pouvant être considérées comme des opportunités pour le marché. N'oublions pas enfin les pépites allemandes, qui sont des leaders mondiaux sur leur segment et ont contribué à ce record boursier tout en générant une large part de leurs revenus hors Allemagne. Deux pépites viennent facilement à l’esprit : SAP*, en hausse de 63,5% depuis le début de l’année alors que le secteur tech en Eurozone ne progressait que de 8,7% sur la même période, et Deutsche Telekom*, dont le titre a grimpé de 44.3% depuis janvier11.
* Les titres mentionnés dans le présent document le sont uniquement à titre d'illustration et ne constituent pas une recommandation ou une sollicitation d'achat ou de vente d'un titre particulier. Ces titres ne feront pas nécessairement partie du portefeuille au moment de la publication du présent document ou à toute autre date ultérieure.
** Notre analyse ISR exclusive prend en compte les aspects environnementaux, sociaux, de gouvernance et de comportement commercial d'une entreprise afin de déterminer une note ISR allant de 0 à 4 (0 étant la pire note, 4 étant la meilleure). Nos fonds ISR de conviction n'investissent que dans des actions ayant une note minimale de 2.
1 Source : Allianz Global Investors, au 10/12/2024. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
2 Performance du MSCI Europe au 29/11/204, Bloomberg.
3 Source: Bloomberg au 10/12/2024
4 Source : BloombergNEF, Global Clean Energy Investment Jumps 17%, Hits $1.8 Trillion in 2023, According to BloombergNEF Report, January 30th 2024
5 Données AllianzGI, performances annuelles sur 10 ans brutes de frais au 29/11/2024. Données brutes de frais; les honoraires, les commissions n’ont pas été pris en considération. S’ils étaient inclus, ils auraient
une incidence négative sur la performance.
6 Source : Notation Morningstar du fonds Allianz Valeurs Durables IC EUR, période de 10 ans © 2007
Morningstar, Inc. tous droits réservés. Les informations données ici : (1) sont protégées par les droits d'auteur de Morningstar et/ou de ses fournisseurs de contenu ; (2) ne peuvent être reproduites ou distribuées ; et (3) ne sont pas garanties comme étant exactes, complètes ou à jour. Morningstar et ses fournisseurs de contenu n'assument aucune responsabilité pour les pertes ou dommages résultant de l'utilisation des informations fournies. Les performances passées ne garantissent pas les résultats futurs. Pour déterminer la notation Morningstar, les fonds d'un groupe comparable en circulation depuis au moins trois ans sont pris en compte. La performance à long terme sert de base, en tenant compte des frais et du risque. En conséquence, les fonds se voient attribuer des étoiles, qui sont calculées mensuellement : Les 10% les plus performants :
5 étoiles ; 22,5% suivants : 4 étoiles ; 35% au milieu : 3 étoiles ; 22,5% suivants : 2 étoiles ; 10% en bas de l'échelle : 1 étoile. Un classement, une note ou une récompense n'est pas un indicateur des performances futures et est susceptible d'évoluer dans le temps. Classement au : 30.11.2024
7 Plus d’information disponible sur le Label ISR, créé par le Ministère français de l’économie et des finances, sur le site suivant : https://www.lelabelisr.fr/
8 Directive CSRD. Information détaillée accessible sur le lien suivant : https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F38208
9 Source : Bloomberg au 29/11/2024
10 Instituts IWH et DIW notamment, données septembre 2024
11 Données Bloomberg au 29/11/2024