Espoir
Dr Hans-Jörg Naumer / 04.02.2021
En ce début d’année 2021, les campagnes de vaccination contre le Covid-19 ont commencé aux quatre coins du monde, à un rythme certes très différent d’une région à l’autre et que l’on souhaiterait plus rapide, mais la machine est bel et bien lancée. Il est donc permis d’espérer une fin prochaine à la crise sanitaire.
L’espoir est également de mise sur le plan économique, malgré un tableau ici aussi hétérogène. En décembre, notre agrégat économique élargi a enregistré sa septième hausse mensuelle consécutive, sous l’effet principalement de la Chine et d’autres économies asiatiques, ainsi que de l’industrie manufacturière. En revanche, les données macroéconomiques pour les États-Unis et le Royaume-Uni se sont affaiblies, notamment en raison de l’impact négatif de la pandémie. Dans la zone euro, une poursuite de la récente amélioration inattendue des statistiques semble peu probable à court terme compte tenu du durcissement des mesures de confinement. Dans ce contexte, l’évolution des performances de l’économie mondiale prendra selon nous la forme d’une vague : la croissance devrait être inférieure à son potentiel au quatrième trimestre 2020 et au premier trimestre 2021, avant de repasser au-dessus durant le reste de l’année, parallèlement à l’avancée des campagnes de vaccination. Dans l’ensemble, le scénario de croissance s’apparente toujours à une « racine carrée ».
Les banques centrales du monde entier déploient quant à elles tous les moyens disponibles pour atténuer les répercussions économiques et financières du choc de l’offre et de la demande. De concert avec l’effort budgétaire des gouvernements, elles s’efforcent de relancer l’économie mondiale, ce qui laisse raisonnablement espérer que la déflation puisse être évitée. Cette situation a cependant un coût, notamment pour les bons du Trésor américain, les échéances les plus longues ayant augmenté parallèlement à la hausse des prévisions d’inflation. Mais la fin de la deuxième vague de répression financière n’est pas pour demain. D’autant plus que les banques centrales rachètent des emprunts d’État à tour de bras. La domination budgétaire de la politique monétaire devient de plus en plus évidente. Rien qu’en 2020, la Banque d’Angleterre (BoE), la Réserve fédérale (Fed), la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque du Japon (BoJ) ont acheté 50 %, 57 %, 71 % et 75 %, respectivement, de l’ensemble des titres souverains émis à partir de février. Et ainsi se poursuit la quête de rendement.
Dans l’espoir d’une saison des dividendes réjouissante,
Focus sur les marchés
Allocation tactique actions et obligations
- Les valorisations des actions varient d‘une région à l‘autre, avec des niveaux particulièrement élevés dans certains cas (États-Unis). Si l‘on se fonde sur la théorie de l‘historien de l‘économie Charles Kindleberger, plusieurs des critères attestant de l‘existence d‘une bulle sont réunis, mais pas tous. À en juger par le nombre d‘occurrences du terme « boom » ou de notions connexes dans l‘actualité, notamment sur Bloomberg, le scénario d‘une forte reprise économique est encore sur toutes les lèvres.
- Il convient par ailleurs d‘envisager les rapports de valorisation à l‘aune des rendements faibles/négatifs offerts par les obligations.
L‘économie mondiale est sur la voie de la reprise, même si celle-ci ne sera pas sans écueils. La politique monétaire et budgétaire apporte à cet égard un soutien considérable, sans hésiter à se montrer plus expansionniste si nécessaire. - Les investisseurs internationaux disposent de liquidités importantes à en juger par les entrées de capitaux cumulées dans les fonds du marché monétaire depuis le début de la pandémie et devraient continuer de se montrer enclins au risque dans leur quête de rendement, en partie afin d‘échapper au contexte de taux d‘intérêt bas/négatifs.
- Dans l‘ensemble, une surpondération des actions par rapport aux obligations se justifie tout à fait.
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Résumé
En ce nouvel an lunaire, la Chine a bien des raisons de se réjouir : une croissance économique solide, une pandémie de Covid-19 maîtrisée avec succès et une économie toujours plus avancée. Le bœuf semble donc un symbole approprié pour un pays déterminé à faire tous les efforts nécessaires pour continuer sa progression.
Points clés
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