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La place des carburants durables dans le futur mix énergétique mondial : Rapport Global Energy Perspective 2022 de McKinsey

Alors que le développement de solutions à faible émission de carbone est en forte croissance dans le monde entier, en lien avec les engagements de l’UE pour réaliser une véritable transition énergétique, McKinsey a récemment publié un rapport donnant un aperçu des tendances à long terme qui façonneront le futur de l’énergie. L’une des principales conclusions de ce rapport est une transformation du mix énergétique, avec une évolution vers l’électricité, l’hydrogène et les carburants biologiques et synthétiques, qui devraient représenter ensemble la moitié du mix énergétique mondial d’ici 2050.

Un aperçu du mix énergétique de 2050

Alors que la demande mondiale de combustibles fossiles devrait atteindre un pic dans les cinq prochaines années, puis décliner rapidement après 2030, l’électricité s’impose comme une source d’énergie très importante. En effet, l’électrification étant l’un des principaux leviers de décarbonation, sa consommation devrait tripler d’ici 2050 selon McKinsey, à la fois parce qu’elle implique les coûts les plus bas et parce qu’elle a la portée la plus large en termes d’application à différents secteurs économiques. En termes de vitesse, la trajectoire de croissance suivie par l’hydrogène est impressionnante. Grâce aux politiques encourageant la transition d’un approvisionnement en hydrogène principalement gris à une production d’hydrogène propre à environ 95 % d’ici 2050, la demande d’hydrogène devrait être multipliée par cinq environ, avec une utilisation largement concentrée sur le secteur des transports. Parmi les sources d’énergie qui gagnent du terrain dans le mix énergétique mondial, les biocarburants devraient voir leur demande multipliée par 2 à 4 au cours des 
20 prochaines années. Enfin, le gaz naturel devrait jouer un rôle central dans la transition, avec une demande croissante jusqu’en 2035, puis un déclin prévu pour atteindre une part d’environ 15 % du mix énergétique en 2050. Enfin, le charbon est la seule source d’énergie qui a déjà atteint son pic, en 2013, et sa demande devrait chuter de 60 % d’ici à 2050, pour s’établir à 10 % du mix énergétique mondial. 

La question des bioénergies

Les objectifs de décarbonation peuvent être atteints en partie grâce aux carburants durables. De quoi s’agit-il ? Il s’agit de biocarburants tels que l’huile végétale hydrotraitée (HVO) ou le bioéthanol, et de carburants synthétiques (également appelés « synfuels ») tels que l’ammoniac ou le méthanol. Ils devraient rester plus chers que les autres types de carburants à long terme, mais s’ils étaient systématiquement utilisés comme carburants d’appoint dans les moteurs à combustion interne classiques, ils contribueraient à une réduction des émissions de gaz à effet de serre (sur l’ensemble du cycle de vie) comparable à l’utilisation de véhicules électriques, ce qui permettrait une décarbonation plus immédiate du parc automobile actuel. Selon différents scénarios élaborés par McKinsey, les carburants durables pourraient représenter jusqu’à 37 % de la demande énergétique dans les transports d’ici à 2050. 

Afin de respecter le programme européen « Fit for 55 », qui prévoit une réduction de 13 % des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports, l’adoption des véhicules électriques sera essentielle dans le segment des voitures particulières, mais l’électrification ne devrait pas être disponible avant longtemps pour les transports lourds, notamment les camions et les bus. Les carburants durables seront donc nécessaires pour les flottes existantes. Ils devraient également être particulièrement importants dans l’aviation, en tant que mélange avec le kérosène à utiliser dans les avions existants, car les autres solutions telles que l’hydrogène ou les batteries électriques sont très contraignantes en termes de conception des avions. 

Le biogaz est également une alternative intéressante au gaz naturel que nous pouvons mentionner, d’autant plus qu’il a gagné en attention et en soutien de la part de l’UE depuis le début de l’invasion russe en Ukraine. Selon l’Association européenne du biogaz, l’UE pourrait utiliser ses propres déchets pour produire du biogaz et remplacer jusqu’à 20 % du gaz qu’elle importe actuellement de Russie, comme le souligne son cadre RePowerEU¹. 

Les investissements dans les carburants durables prennent actuellement de l’ampleur et l’on prévoit une capacité de 46 millions de tonnes métriques d’ici 2025, ce qui représente un pipeline d’investissements de 40 à 50 milliards d’USD. L’essor des carburants durables impliquera une demande croissante de matières premières. Outre les déchets et les huiles et graisses résiduelles et les sucres comestibles, les carburants renouvelables d’origine non biologique et les matières lignocellulosiques devraient connaître une croissance progressive mais significative, surtout après 2030. 

L’équipe Conviction Equity suit de près l’évolution de l’offre et de la demande d’énergie en Europe. L’exposition de ses portefeuilles aux carburants durables se matérialise notamment par son investissement dans Neste, qui est le plus grand producteur de diesel et de carburéacteur renouvelables au monde. UPM est également une société qui a développé ses activités dans le domaine des carburants durables et dans laquelle l’équipe a investi. 

^{Le présent document ne constitue en aucun cas une recommandation d’achat ou de vente d’un quelconque titre.}

^{Les titres mentionnés dans ce document le sont à titre d’illustration uniquement et ne constituent pas une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente d’un titre particulier. Ces titres ne feront pas nécessairement partie du portefeuille au moment de la publication du présent document ou à toute autre date ultérieure.}

^{1. l’UE pourrait produire suffisamment de biométhane pour remplacer le gaz russe, Le Monde, 16/07/2022}