La revue des Marchés - Février 2024

06.02.2024
Revue des Marchés

Résumé

Qui n’aspire pas à la stabilité en périodes de disruption ? Les facteurs de disruption sont omniprésents.


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La stabilité en période de disruption

Dr. Hans-Jörg Naumer  / 01.02.2024

Qu’il s’agisse d’éléments structurels à long terme (citons à cet égard la numérisation, la démondialisation, la démographie ainsi que la décarbonation de l’économie mondiale) ou d’événements qui relèvent davantage de l’actualité, à l’instar de la géopolitique, de la politique monétaire, du calendrier électoral extrêmement chargé sur l’ensemble des continents et de l’année 2024. Sans oublier l’inflation, appelée à augmenter, qui viendra entamer le pouvoir d’achat au fil du temps, et notamment celui du capital. 

Les rapports publiés par les entreprises mettent déjà l’accent sur les risques. Certes, l’indice de risque géopolitique, qui examine les articles quotidiens des principaux médias afin d’y trouver mention des risques géopolitiques, a reculé depuis l’éclatement du conflit en Ukraine, mais il se maintient à des niveaux élevés pour ce pays ainsi que pour les États-Unis par exemple. De même, l’analyse des médias sous l’angle des publications politico-économiques conclut à l’incertitude. 

Sur les marchés des capitaux, cet environnement de disruption n’a guère eu de conséquences, exception faite d’une volatilité largement accrue sur le segment obligataire, telle que représentée par l’indice Move. La volatilité est sensiblement moins élevée sur les marchés actions, bien que le début d’année ait été quelque peu chahuté. Une situation pour le moins inhabituelle. Cette divergence en matière de volatilité pourrait être due à la politique monétaire et à l’évolution de l’inflation. 

Soit. Notre « indicateur d’apesanteur », qui met relation les fluctuations (volatilité) sur le marché actions américain et les ratios cours/bénéfices sur la base des bénéfices prévisionnels à 12 mois, signale une apesanteur marquée. Selon l’enquête menée par l’American Association of Individual Investors, la part des investisseurs privés « haussiers » (c’est-à-dire disposés à prendre des risques) sur le marché américain a nettement augmenté ces dernières semaines. 

Les indicateurs de la Banque centrale européenne ainsi que des antennes régionales de la Réserve fédérale de St. Louis, Kansas City et Chicago révèlent tous une diminution (parfois sensible) des pressions exercées sur le système financier, ce qui se reflète également dans les primes pour risque de défaut. 
L’insouciance qui ressort des indicateurs des marchés financiers semble contradictoire avec les forces disruptives à l’œuvre. Dans un tel contexte, l’amélioration relative des données renvoyées par les indicateurs conjoncturels et la normalisation qui semble s’amorcer sur le marché du travail américain constituent de bonnes nouvelles. Une récession n’est toujours pas à exclure dans la plus grande économie mondiale, mais les espoirs de passer à côté ne cessent d’augmenter. 

Les investisseurs cherchant à placer leur capital sont toujours en quête de stabilité et de rendements en phase de disruption. La préservation du pouvoir d’achat demeure, encore et toujours, la première ligne de défense, dès lors que l’inflation devrait persister un certain temps. 

Les investisseurs doivent tenir compte de trois éléments  :

  • Avec la fin des taux d’intérêt faibles, voire négatifs, les obligations retrouvent leur attrait en tant que classe d’actifs.
  • Selon nos calculs, la corrélation entre actions et obligations (c’est-à-dire l’évolution simultanée de leurs cours) a diminué ces derniers mois. Elle n’est certes pas encore négative sur une base annuelle, mais vient tutoyer le niveau zéro. Ainsi, les obligations peuvent jouer plus efficacement leur rôle de diversification des risques au sein des solutions multi asset. En cas de choc pour l’économie mondiale, les obligations devraient être en mesure de couvrir les portefeuilles.
  • Les actions peuvent contribuer à contrer les effets de l’inflation. L’effet stabilisateur des distributions de dividendes ne doit pas non plus être sous-estimé. Certes, les dividendes sont incapables de briser l’interaction entre risques (accrus) et rendements
    (supérieurs), mais, comme l’a démontré à plusieurs reprises notre Étude sur les dividendes, qui en est aujourd’hui à sa 12e édition, les entreprises ont tendance à rester fidèles à leur politique de dividendes lorsque les fluctuations sont minimes.

Je vous souhaite stabilité et rendements en périodes de disruption 

 

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