La revue des Marchés - Août 2022

16.08.2022
Revue des Marchés

Résumé

Actuellement, la plupart des banques centrales partagent le même point de vue : les craintes inflationnistes l’emportent sur les inquiétudes entourant la croissance.


Téléchargez l'article ici
Télécharger le PDF


Un climat électrique.

Stefan Rondorf. / 01.07.2022

Au même titre que les vagues de chaleur successives  électrisent l’air cet été dans l’hémisphère nord, un nouveau facteur d’insécurité déstabilise le climat politique  européen : les problèmes d’approvisionnement en énergie et, plus particulièrement, en gaz naturel. En réponse aux livraisons de gaz réduites et pour le moins incertaines en provenance  de Russie, les États membres de l’UE sont parvenus à se mettre d’accord fin juillet sur un plan d’urgence visant à diminuer leur consommation de gaz à partir du mois d’août. Compte tenu des prévisions conjoncturelles défavorables, l’UE se devait d’aboutir à un compromis. Ainsi, la Banque fédérale d’Allemagne table par exemple pour l’année 2023 sur un scénario « à risque » (qui suppose un arrêt complet des livraisons de gaz russe et, par conséquent, une production industrielle fortement perturbée) avec une perte de plus de 6% du produit intérieur brut allemand par rapport à un scénario de base. Cela équivaudrait à une crise économique importante sur l’ensemble du continent. Pour atténuer sensiblement les effets d’une telle crise, la volonté est de réaliser des  économies de gaz naturel et de trouver de nouvelles  sources d’approvisionnement.

Cette situation maintient les prix du gaz à des niveaux très élevés, alors que les prix de nombreuses autres matières premières ont récemment baissé, ce qui est le premier signe  de perspectives conjoncturelles moroses et, par conséquent, d’un léger fléchissement de la pression inflationniste.

En dépit de cela, les banques centrales continuent de tout mettre en œuvre pour garder sous contrôle les anticipations d’inflation et pour lutter contre une inflation toujours tenace. Actuellement, la plupart des banques centrales occidentales partagent le même point de vue : les craintes inflationnistes l’emportent sur les inquiétudes entourant la croissance. Ainsi, au mois de juillet, la Banque centrale européenne (BCE) s’est résolue, avec un peu de retard, à abandonner les taux d’intérêt négatifs et à relever ses taux d’intérêt d’un demi-point. Ce faisant, elle a en quelque sorte introduit un « double fond » très tôt dans le cycle de relèvement des taux.  


Un nouvel instrument lui permet d’intervenir au cas où les spreads sur les emprunts d’État du sud de l’Europe viendraient à dépasser des niveaux fondamentalement justifiés, à condition que le pays concerné respecte par ailleurs les règles budgétaires européennes pertinentes. À première vue,  il n’est pas certain que cet instrument se révèle efficace dans  la pratique.

Dans le même temps, les investisseurs viennent de prendre connaissance des résultats du deuxième trimestre.  À l’approche de la saison des résultats, on peut littéralement qualifier d’électrique l’évolution des prévisions bénéficiaires.  En effet, depuis plusieurs mois, ces dernières sont presque exclusivement soutenues par le secteur de l’énergie, alors que la confiance s’est déjà effritée, en particulier à l’égard des entreprises actives dans le secteur des biens de consommation. En raison de l’essoufflement des indicateurs avancés, nous pourrions donc voir davantage de prévisions bénéficiaires revues à la baisse à l’issue de la saison des résultats. Ces révisions à la baisse devraient être partiellement, mais peut-être pas encore totalement, intégrées dans la baisse des cours. Il convient donc, pour le moment, d’adopter un comportement prudent sur les marchés. Mais jusqu’à présent, chaque crise a également ouvert la voie à des opportunités.


Je vous souhaite de profiter des vacances pour recharger vos batteries.

 

Focus sur les marchés

Allocation tactique actions et obligations

  • Les risques croissants de récession de part et d’autre de l’Atlantique font désormais l’objet de discussions entre les acteurs de marché ; une récession ne serait donc pas surprenante.
  • Deux facteurs pourraient encore empêcher de tomber dans la récession : 1) des consommateurs résistants qui, selon les enquêtes, affichent certes un moral en berne en raison de la baisse du pouvoir d’achat, mais qui, actuellement, dépensent encore de manière suffisamment généreuse les économies réalisées durant la pandémie ou qui profitent d’un marché du travail très robuste, 2) un redressement temporairement fort de la croissance après la politique « zéro Covid » en Chine.
  • La perspective que les banques centrales ne changent pas l’orientation plus restrictive de leur politique monétaire, en dépit d’inquiétudes grandissantes concernant la croissance, continue d’inciter à la prudence sur les marchés des actions ainsi qu’à l’égard d’autres classes d’actifs risquées telles que les obligations à haut rendement. Les perspectives des marchés obligataires sont de plus en plus stables : tandis que le ralentissement économique favorise les emprunts d’État, des hausses de taux plus importantes que celles actuellement attendues demeurent plausibles.

Découvrez l'intégralité de La revue des Marchés - Août 2022

Newsletter de l'équipe Conviction Equity - Juillet 2022

16.08.2022
Conviction Matters, la newsletter mensuelle de l’équipe Conviction Equity

Résumé

Focus sur le Rapport Global Energy Perspective 2022 de McKinsey et la place des carburants durables dans le futur mix énergétique mondial - Commentaires sur les performances des fonds Equity Convictions

Allianz Global Investors

Vous quittez le site Allianz Global Investors pour aller sur