Résumé
Autrefois réservés aux grands fournisseurs d’énergie, les investissements dans les infrastructures énergétiques s’ouvrent à de nouveaux acteurs. Un gérant actif expérimenté peut mettre en œuvre des stratégies fructueuses d’achat et de conservation à long terme et d’achat et de vente à moyen terme dans ce domaine
Point clés
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La gestion active est la clé des investissements en capital d'infrastructure
Le capital d’infrastructure est devenu un thème d’investissement majeur pour les investisseurs institutionnels, en particulier les infrastructures « vertes ». D'après les estimations de Preqin, la moitié des investisseurs institutionnels prévoiraient d’accroître leur allocation aux infrastructures, en privilégiant le secteur de l’énergie.
De plus en plus de projets d’infrastructures voient le jour à mesure que de nouveaux accords politiques sont conclus à l’échelle internationale, notamment dans les domaines des énergies renouvelables, de la distribution d’eau et de l’assainissement, des bâtiments écologiques et des transports durables. La demande est particulièrement élevée en Europe :
- la Commission européenne entend créer une « Union de l’énergie », qui serait financée par des garanties de la Banque européenne d’investissement à hauteur de 315 milliards EUR et par les Fonds structurels européens.
- Pour la seule année 2020, près de 1 100 milliards EUR seront nécessaires pour financer les investissements dans les réseaux, la production et le stockage d’énergie au sein de l’Union européenne.
Les États ne peuvent pas à eux seuls financer l’ensemble de ces projets. Par ailleurs, les banques doivent satisfaire à des exigences de fonds propres plus strictes et se montrent plus regardantes dans l’attribution de financements. Dans ce contexte, les investisseurs institutionnels sont de plus en plus nombreux à s’engager en tant que prêteurs dans une classe d’actifs qui peut sembler inhabituelle.
Pourquoi recourir à la gestion active dans le capital d’infrastructure ?
Le secteur de l’énergie connaît de profondes mutations à l’heure où un nombre croissant d’investisseurs se tourne vers cette classe d’actifs qui se chiffre en plusieurs milliers de milliards USD. Autrefois réservés aux grands fournisseurs d’énergie, les investissements dans les infrastructures énergétiques s’ouvrent à de nouveaux acteurs dans un contexte de décentralisation et de désintermédiation accrues. Les dernières tendances du secteur, dont l’essor des installations de stockage, le marketing direct de l’électricité ou encore la décentralisation du marché de l’électricité, montrent l’ampleur de cette évolution.
Il en résulte une hausse du nombre d’accords du secteur privé sur la consommation d’électricité et la nécessité pour les investisseurs de rechercher des modalités d’investissement et d’endosser le rôle de fournisseurs d’énergie. Pour pallier ces difficultés, le choix d’un gérant actif expert en infrastructures et capable de gérer ce type de projets est une condition essentielle à la génération d’une performance attrayante dans le cadre d’un risque maîtrisé.
Comment choisir un gérant actif dans le domaine des infrastructures ?
Pour créer de la valeur dans le secteur des infrastructures énergétiques, un gérant actif doit posséder une expertise et une expérience étendues, et notamment :
- Des compétences en matière d’analyse des tendances de l’offre et de la demande sur les marchés de l’énergie, d’origination des actifs les plus prometteurs et de gestion de ces derniers afin d’en tirer des gains d’efficacité commerciale et technique.
- Une expertise technique et commerciale interne pour améliorer les projets.
- Une connaissance approfondie des aspects commerciaux et techniques des centrales de production d’énergie, des technologies de stockage, des réseaux électriques et des technologies à faible consommation énergétique.
- Une expérience éprouvée dans le domaine des partenariats avec des entreprises et des promoteurs du secteur de l’énergie.
- Des compétences pointues en gestion de portefeuille et en gestion d’actifs pour optimiser le couple rendement-risque.
- Une expérience de la structuration et de la réglementation des fonds d’investissement alternatifs et un savoir-faire avéré en matière d’assurance.
Ces compétences nous semblent essentielles en vue de la mise en œuvre fructueuse de stratégies d’achat et de conservation à long terme et d’achat et de vente à moyen terme dans ce domaine. Un gérant spécialisé dans le capital d’infrastructure qui prend des décisions d’investissement avisées et gère activement les actifs de ses clients peut espérer obtenir un couple rendement-risque attrayant, réduire la volatilité et rechercher des flux de trésorerie stables tout en préservant la valeur des portefeuilles de ses clients.
Les avantages de la gestion active : deux exemples
1. Auparavant, les investisseurs en infrastructures s’appuyaient souvent sur des structures tarifaires fixes pour encadrer le rendement de l’électricité produite à partir de sources d’énergie renouvelables, à la hausse comme à la baisse. Aujourd’hui, il est possible d’optimiser les prix en négociant des contrats individuels entre les producteurs et les grands consommateurs industriels, processus qu’un gérant actif peut faciliter. Ces contrats peuvent bien sûr s’avérer préjudiciables s’ils sont mal négociés.
2. Le marché actuel de l’électricité est très complexe en raison de l’interdépendance des différentes méthodes de production (ressources renouvelables, fossiles ou nucléaires) et de leur rapport au réseau électrique. Une stratégie efficace doit reposer sur une analyse de la nature du marché et de la dynamique des flux de revenus. Dans les marchés où les prix de l’électricité sont très volatils, la négociation de contrats individuels d’achat d’électricité peut contribuer à limiter l’exposition et garantir des flux de trésorerie stables et prévisibles, ce qui constitue là encore un axe de création de valeur pour les gérants actifs expérimentés. Une stratégie d’investissement passive, qui consiste à « investir et oublier », peut être un handicap face à la complexité des marchés des infrastructures énergétiques actuels.
Armin Sandhoevel, PhD, CIO Capital d’infrastructure
Pour lire l'article "La gestion active est la clé des investissements en capital d'infrastructure - Armin Sandhoevel" au format pdf dans la Revue thématique d'AllianzGI
Résumé
Avec la propagation du virus Covid-19, les marchés financiers sont paralysés par les craintes causées par l’incertitude. Les actions et le pétrole sont en chute libre et les investisseurs se ruent sur les actifs jugés plus sûrs, à l’image de la dette souveraine (notamment les bons du Trésor américain), les liquidités (en particulier le dollar américain) et l’or. Est-ce la bonne attitude ? Selon nous, la prudence est effectivement de mise, mais les investisseurs doivent réfléchir avant de céder par réflexe à la panique.
- Dans une économie mondiale déjà à un stade avancé du cycle, dont la croissance était attendue en baisse en 2020, la combinaison des craintes entourant le Covid-19 et des chocs pétroliers pourrait désormais bel et bien causer une récession.
- D’autres mesures d’urgence sont probables de la part des banques centrales : celles-ci identifient un risque élevé de contagion dans le système financier et se tiennent prêtes à fournir des liquidités illimitées aux marchés et aux économies.
- Face au repli des cours pétroliers, les valeurs du secteur énergétique et les émetteurs de titres à haut rendement pourraient rencontrer des difficultés. Néanmoins, nous pensons que les plus forts survivront et finiront même par prospérer par la suite.
- Cet environnement d’aversion pour le risque pourrait encore durer quelque temps. Si tel est le cas, nous recommandons de se concentrer sur des entreprises de qualité
présentant un endettement limité, des flux de trésorerie stables et des rendements du dividende élevés, tandis que les acteurs du marché les plus fragilisés seront mis à mal.