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Moins, c'est plus.
Hans-Jörg Naumer. / 01.07.2022
Non, il ne s’agit pas d’une manchette sarcastique sur la performance des marchés actions qui n’a cessé de s’inscrire en baisse ces derniers jours et ces dernières semaines, mais bien d’une réponse aux débats sur la politique monétaire et l’environnement inflationniste. Moins d’inflation est synonyme de plus de préservation du pouvoir d’achat, ce qui est une bonne chose. Par conséquent, une politique monétaire moins accommodante est également un « plus » pour l’activité d’investissement. Mais dans les faits, l’inflation et, dans son sillage, la politique monétaire ébranlent les marchés financiers. Les relèvements de taux ne sont, eux, pas les bienvenus. Mais sont-ils vraiment néfastes ? Non, quand il s’agit de battre en brèche les anticipations d’inflation et de faire diminuer l’abondante liquidité qui fausse les prix sur les marchés monétaires et financiers et conduit à de mauvais investissements. L’inflation alimente l’inflation. Il est donc logique que la Réserve fédérale américaine d’abord et désormais également la Banque centrale européenne procèdent à un tour de vis monétaire et abandonnent l’assouplissement quantitatif (QE) au profit du resserrement quantitatif (QT), qui consiste à vendre des emprunts d’État et à réduire la taille de leur bilan. Les banques centrales, comme l’a montré en premier lieu la Fed avec le relèvement de ses taux de 75 points de base, sont depuis longtemps les moteurs des marchés qui doivent maintenant tenter de reprendre le contrôle. Moins de pressions inflationnistes signifient plus de préservation du pouvoir d’achat. Cela vaut également pour les investissements, comme en témoignent les rendements réels fortement négatifs des emprunts d’État à travers le monde.
Mais une autre règle s’applique également : moins d’inflation rime avec moins de demande et donc avec ralentissement de la croissance. Alors que la Fed s’essaie à faire atterrir la conjoncture en douceur, la probabilité d’un atterrissage brutal, autrement dit une croissance inférieure à son potentiel, est désormais beaucoup plus élevée. La première économie mondiale pourrait bien devoir faire face à une récession. Le ralentissement conjoncturel allège les tensions inflationnistes et redonne une plus grande marge de manœuvre aux banques centrales. Dans ce cas également, l’adage « Moins, c’est plus » s’applique.
Pour ma part, je vous souhaite moins de volatilité et plus de rendement.
Focus sur les marchés
Allocation tactique actions et obligations
- Comme l’enquête globale de Bank of America auprès des gestionnaires de fonds le révèle, la prudence est de mise depuis un certain temps. Les liquidités au sein des portefeuilles ont fortement augmenté. Avec les secteurs défensifs, les matières premières, notamment l’énergie, dominent l’allocation sectorielle.
- D’après l’enquête, les gestionnaires redoutent avant tout le durcissement de ton des banques centrales (« hawkish »), suivi de près par une récession mondiale. L’inflation complète le trio de tête au classement des préoccupations.
- Les risques pour la croissance s’immiscent dans le changement de cap monétaire, qui réduit les liquidités et les distorsions au niveau du prix de l’argent. Ces éléments plaident tous pour un maintien de stratégies d’investissement prudentes.
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Résumé
Stimulées par l’engagement des gouvernements à soutenir la reprise économique après le Covid-19, la hausse de la demande de services numériques et la transition vers une économie plus verte, les dépenses d’infrastructure augmentent, ce qui devrait créer des opportunités pour les investisseurs institutionnels en quête de flux de trésorerie stables et pérennes.
Points à retenir
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