La revue des Marchés - Juin 2021

03.06.2021
Revue des Marchés

Résumé

Sous l’impulsion de la Fed, les banques centrales du G10 pourraient dans l’immédiat s’en tenir à leur ligne de conduite actuelle et rester impassibles face aux soubresauts passagers de la demande.


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Sous pression

Stefan Scheurer / 03.06.2021

Durant les derniers mois, les actions ont bénéficié d’un environnement extrêmement favorable, dans la mesure où  les injections de liquidités massives des banques centrales conjuguées à d’importantes mesures de relance budgétaire ont alimenté une dynamique économique vigoureuse. Aujourd’hui, toutefois, à l’heure où le redressement du cycle conjoncturel arrive à maturité, le sentiment émerge que l’environnement de marché pourrait ne pas s’améliorer davantage. La conjoncture marquerait-elle une pause pendant que les marchés cherchent un nouveau sens ? 


Récemment, l’accélération sensible de l’économie mondiale attendue pour l’été 2021 a repris son cours. Indépendamment de l’« exception américaine », de nombreux autres pays développés ont en effet enregistré eux aussi une croissance robuste, en particulier dans la zone euro, grâce à la baisse des taux de contamination et aux assouplissements en découlant.  À l’inverse, certains pays émergents ont souffert d’âpres déconvenues face à la persistance des difficultés liées à la pandémie. Même si, selon toute vraisemblance, la dynamique conjoncturelle évoluera différemment d’un pays à l’autre au cours des prochains mois, les disparités régionales et sectorielles devraient selon nous s’aplanir progressivement d’ici la fin de l’année. 


Les indices des directeurs d’achat, y compris l’indice IFO du climat des affaires si important pour l’Allemagne, sont déjà orientés en ce sens, laissant entendre qu’à partir du second semestre, le secteur des services, encore plongé dans le tumulte, pourrait devancer le secteur manufacturier, déjà en plein boom.  Sous l’effet conjugué de la progression régulière de la vaccination, de la levée progressive des mesures de confinement, de la concrétisation de la demande latente et d’une politique monétaire et budgétaire toujours aussi accommodante, l’essor de l’économie mondiale pourrait dépasser 6 % sur l’ensemble de l’année 2021, soit la plus forte hausse depuis plus de quatre décennies. 


Eu égard aux attentes déjà très élevées, il ne subsiste cependant qu’une place de plus en plus exiguë pour les bonnes surprises et le risque de correction, en particulier sur les marchés d’actions américains, paraît s’exacerber. D’autant que le débat sur un « tapering », c’est-à-dire une réduction progressive des flots de liquidités injectés par la Réserve fédérale américaine (Fed), devrait s’intensifier, surtout si la pression inflationniste continue d’augmenter dans les mois à venir. Au niveau de l’offre, la multiplication des goulets d’étranglement et l’allongement des délais de livraison ont fait grimper les prix des intrants et les prix de production aux États-Unis jusqu’aux niveaux record des années 1970 et 1980 – ce qui se répercute de plus en plus sur les consommateurs. Des entreprises ont déjà annoncé des hausses de salaires et, dans le sillage du renchérissement des matières premières, l’évolution des obligations américaines à 10 ans indexées sur l’inflation nourrit les attentes du marché quant à de nouvelles poussées inflationnistes.  


Les acteurs du marché continuent de craindre une surchauffe de l’inflation, qui entraînerait un resserrement plus précoce de la politique monétaire mondiale. La volatilité sur les marchés financiers pourrait s’en trouver accrue, et la quête de sens prendre une nouvelle dimension. Dans l’immédiat, cependant, les banques centrales du G10, Fed en tête, pourraient s’en tenir à leur ligne de conduite actuelle et rester impassibles face aux soubresauts passagers de la demande, ce qui devrait apaiser les inquiétudes récentes des investisseurs et, en conjonction avec un environnement économique globalement porteur, étayer les arguments en faveur des actifs risqués – malgré le rebond temporaire de l’inflation et la hausse prévisible de la volatilité.


En vous souhaitant une quête de sens fructueuse,


Focus sur les marchés

Allocation tactique actions et obligations

  • Sous l’effet conjugué de la progression régulière de la vaccination, de la levée progressive des mesures de confinement, de la concrétisation de la demande latente et d’une politique monétaire et budgétaire toujours aussi accommodante, l’essor de l’économie mondiale pourrait dépasser 6 % sur l’ensemble de l’année 2021, soit la plus forte hausse depuis plus de quatre décennies.
  • Dopés par une conjoncture exceptionnelle aux États-Unis, de nombreux autres pays développés, ainsi que la Chine (malgré un essoufflement de son élan), ont enregistré une croissance robuste. En revanche, certains pays émergents ont souffert de déconvenues face à la persistance des difficultés liées à la pandémie. 
  • Du fait du redressement économique mondial, les signes d’une pression supplémentaire sur les prix se multiplient. L’augmentation du rendement des emprunts d’État à long terme qui en résulte devrait se poursuivre, ce qui laisse augurer d’une nouvelle pentification de la courbe des taux.
  • Les acteurs du marché continuent de craindre une surchauffe de l’inflation, susceptible d’entraîner un resserrement plus précoce de la politique monétaire mondiale, ce qui pourrait perturber le redressement conjoncturel et accroître la volatilité sur les marchés financiers. Les investisseurs, en quête de sens, ont réduit leurs positions haussières le mois dernier. En outre, l’ambiance est moins euphorique et les indicateurs techniques sont dans le flou.
  • L’environnement économique, globalement favorable, reste donc propice aux actifs plus risqués, malgré une inflation à la hausse qui n’est certainement que temporaire.
  • La collecte des fonds actions au niveau mondial devrait rester stable, tandis que les liquidités en réserve dans des fonds monétaires ou obligataires sont encore abondantes.  

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La Fed attendue sur sa communication

14.06.2021
Franck Dixmier, Directeur mondial des gestions obligataires Allianz Global Investors

Résumé

La Fed devrait confirmer l’absence d’urgence de normalisation de sa politique monétaire lors du prochain FOMC. Jerome Powell pourrait toutefois commencer à infléchir sa communication sur son objectif de tapering, en annonçant que la réflexion peut démarrer, sans toutefois s’avancer sur une date

Point clés 

  • Avec un scénario d’inflation transitoire, et dans un contexte de reprise de l’emploi encore décevant, la Fed devrait confirmer l’absence d’urgence de normalisation de sa politique monétaire lors du prochain FOMC.
  • Jerome Powell pourrait toutefois commencer à infléchir sa communication sur son objectif de tapering, en annonçant que la réflexion peut démarrer, sans toutefois s’avancer sur une date.
  • Les marchés devraient rester sereins, la crédibilité de la Fed étant plus forte que jamais.

Allianz Global Investors

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