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Au-delà du climat : il est temps pour les investisseurs de protéger la biodiversité

08.11.2021
Au-delà du climat : il est temps pour les investisseurs de protéger la biodiversité

Résumé

La première réunion de la dernière Conférence des Nations Unies sur la biodiversité s’est terminée sur une note optimiste, à savoir que la biodiversité peut se rétablir d’ici 2030. Il n’a jamais été aussi important pour les investisseurs de jouer un rôle dans la protection et la promotion du capital naturel mondial.

Principaux enseignements :

  • La biodiversité diminue rapidement principalement à cause de l’activité humaine et peu de mesures sont prises pour pallier cette crise.
  • Il existe des raisons d’être optimistes concernant la biodiversité car il n’est pas trop tard pour gérer sa crise, et un consensus politique en faveur d’une action à mener est très probable.
  • Les investisseurs peuvent jouer un rôle important en intégrant les facteurs de biodiversité dans leurs processus d’investissement et en finançant les entreprises innovantes.

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Si la Conférence des Nations Unies de 2021 sur les changements climatiques baptisée COP261 n’a pas besoin d’être présentée, son équivalent dans le domaine de la biodiversité est moins connu. Toutefois, la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité qui a débuté en octobre 2021 (Convention sur la diversité biologique ou CBD COP-15)2 est tout aussi importante et fixe de nouveaux objectifs pour la nature à l’échelle mondiale. Enfin, la crise de la biodiversité sort de l’ombre du changement climatique auquel elle est étroitement liée. Ce n’est pas trop tôt car la pression sur nos écosystèmes augmente de manière exponentielle.

Peut-on imaginer notre Planète sans biodiversité ? En effet, que se passera-t-il si nous continuons de sous-estimer tout ce que la nature a à nous offrir ?

Nous sommes d’avis que le changement climatique et la perte de biodiversité sont deux sujets à résoudre conjointement et la finance durable peut y contribuer.

Ces deux domaines sont classifiés en “limites planétaires”, c’est-à-dire les neuf frontières Au-delà du climat : il est temps pour les investisseurs de protéger la biodiversité Octobre 2021 fr.allianzgi.com Active is: Thinking sustainably que l’humanité doit respecter et protéger pour maintenir la vie sur Terre. Le présent article traite de l’importance de l’intégration de la biodiversité dans les stratégies d’investissement en définissant le concept, l’ampleur de la perte de biodiversité, les défis associés et le rôle que peuvent jouer les investisseurs.

Qu’est-ce que la biodiversité ?

Une variété étendue de faune et de flore à l’échelle mondiale est considérée comme essentielle à la vie telle que nous la connaissons : ce concept est baptisé biodiversité3. Plus particulièrement, ce domaine se rapporte à la diversité de la vie sur Terre à trois niveaux interdépendants : la diversité au sein des espèces (diversité génétique), celle entre les espèces (diversité des espèces) et celle entre les écosystèmes (diversité des écosystèmes).

Biodiversite

Pourquoi la biodiversité est-elle en crise ?

À ce stade, nous sommes dans une ère de déclin sans précédent de la biodiversité. Plus d’un million d’espèces sont menacées, la pollution par le plastique menace environ 66 % du milieu marin et les espèces de plantes ont diminué d’environ 50 %. L’activité humaine est la plus à blâmer, les principales causes de ce déclin étant les changements dans l’utilisation des terres et des mers, l’exploitation directe d’organismes par le biais d’activités telles que la pêche, la pollution généralisée, l’introduction d’espèces exotiques invasives et le changement climatique, d’après la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (“Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services” ou IPBES).

Nous exploitons les ressources de la Planète plus rapidement qu’elle n’est capable de les reconstituer. Or la bonne nouvelle est qu’il est toujours temps d’inverser la tendance pour le bien des générations futures.

La perte de biodiversité en chiffres

Perte biodiversite chiffres

Des services essentiels rendus à l’Humanité

La biodiversité va au-delà des espèces que nous considérons rares ou menacées : elle englobe les aliments que nous consommons, l’oxygène que nous respirons, les plantes médicales qui nous soignent et l’eau potable que nous buvons. En fait, la perte continuelle de biodiversité menace directement la santé humaine et augmente le risque d’émergence de maladies infectieuses futures. Or nous devons tout à la nature.

Plus généralement, la perte de biodiversité ralentit les progrès dans l’atteinte des Objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD) d’après le Rapport d’évaluation globale sur la biodiversité et les services écosystémiques (“Global Assessment Report on Biodiversity and Ecosystem Services”)4. 35 sous-objectifs des ODD sur 44 sont impactés par la perte de biodiversité, dont ceux liés à la pauvreté, la faim, la santé, l’eau, les villes, le climat, les océans et les terres. Par voie de conséquence, la biodiversité est une question purement écologique et elle a des répercussions sociales, sécuritaires et économiques significatives.

La menace exercée sur la découverte de médicaments

Savez-vous que les médicaments tels que l’aspirine, la morphine et la pénicilline proviennent de plantes sauvages ? D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 60 % de la population mondiale dépend de remèdes traditionnels et 85 % de ces remèdes proviennent des plantes5. En effet, les plantes sont utilisées pour traiter avec succès les maladies humaines depuis de nombreuses années et recèlent encore davantage de potentiel qui n’a pas encore été exploité. Ainsi, la perte de biodiversité menace directement la découverte de nouveaux médicaments et traitements.

Contribution à l’atténuation du changement climatique

En effet, les défis du changement climatique et de la biodiversité sont étroitement liés. “Nous ne pouvons pas atteindre la neutralité carbone si nous n’obtenons pas un impact global positif sur la nature”, tient à nous expliquer David Craig, co-Président du Groupe de travail sur les standards en matière d’information financière liée au capital naturel (“Taskforce on Nature-related Financial Disclosures” ou TNFD) lancé en juin 2021. Les écosystèmes en bonne santé aident à atténuer le changement climatique et à limiter le réchauffement mondial en procurant des avantages en termes de stockage de carbone, en absorbant les émissions de gaz à effet de serre et en diminuant de manière considérable les catastrophes naturelles. À titre d’exemple, les océans qui couvrent environ 70 % de la surface de la Terre rendent notre atmosphère respirable et réduisent le réchauffement mondial en capturant de l’ordre de 30 % du CO2, en absorbant plus de 90 % de l’excès de chaleur et en absorbant jusqu’à 50 fois plus de CO2 que notre atmosphère6.

Le coût financier d’une diminution de la biodiversité

S’agissant de l’économie, plus de la moitié du PIB mondial égal à 44 000 milliards de dollars dépend de la nature d’après le Forum économique mondial. Par voie de conséquence, une baisse du capital naturel expose l’économie mondiale à des dommages significatifs.

Des médicaments aux matières premières, de l’alimentation au tourisme... Des activités, tous secteurs confondus, dépendent directement ou indirectement de la nature et des services écosystémiques, comme l’ont montré les ravages occasionnés par la crise du Covid-19. La pression croissante exercée sur la nature menace directement la continuité des entreprises et de leurs chaînes de production, notamment dans l’agriculture, l’activité forestière, le tourisme et la pisciculture. Il est devenu essentiel de repenser leur rôle dans ces secteurs et d’accroître leur résistance.

En dépassant les limites planétaires, nous perturbons le bon fonctionnement des écosystèmes, nous limitons notre accès à ses services naturels vitaux et nous amplifions notre vulnérabilité aux catastrophes naturelles. Malgré une sensibilisation croissante, les actions menées jusqu’à aujourd’hui semblent en décalage complet avec la réalité. Les progrès demeurent limités en partie car la population mondiale est déconnectée de la nature et n’en reconnaît pas la richesse.

Les scientifiques sonnent l’alarme depuis des décennies, mais la crise de la biodiversité reste essentiellement sous-estimée. La biodiversité est un concept complexe ; de nombreuses personnes ne comprennent pas comment les activités humaines impactent directement notre capital naturel et ne se préoccupent pas par conséquent de l’étendue des pertes qu’elle a subies.

Un défi clé : mesurer les services écosystémiques

Comme le dit le dicton anglais, “you treasure what you can measure”, soit littéralement “évaluez ce que vous chérissez”. Or l’évaluation des “services écosystémiques” fournis par la biodiversité est une source de défis. S’il existe de nombreux indicateurs et variables proposés, il manque un consensus sur la manière d’attribuer un “label sur la valeur” des services rendus par la nature et du coût de la perte de biodiversité. Toutefois, un accord est essentiel dans la mesure où il aiderait les entreprises à prendre des engagements en faveur de la biodiversité et aiderait les investisseurs à prendre leur décision.

Le lancement du TNFD à l’été 2021 marque une étape importante car il établit un cadre d’informations internationales qui permettra aux investisseurs de mieux comprendre les risques, les impacts et les opportunités liés à la nature. Par le biais de ce cadre, le TNFD devrait reproduire le succès du Groupe de travail sur la publication d’informations financières relatives au climat (TCFD), qui a promu avec succès la question des risques liés au climat dans le domaine de la finance.

Prévoir une réponse politique coordonnée

En dépit de l’ensemble des initiatives internationales et des connaissances scientifiques accumulées, la communauté mondiale n’est pas parvenue à gérer la crise de la biodiversité. En bref, ce sujet n’a pas attiré la même attention politique que le climat. Cette situation change cependant à mesure d’une sensibilisation accrue, notamment après l’échec de l’atteinte des objectifs de Aichi de 20107. En conséquence, une réponse politique coordonnée est attendue. À notre avis, les législateurs présenteront un calendrier clair avec des objectifs atteignables. Il est par conséquent essentiel de soutenir un accord politique ambitieux lors de la COP-15 sur la biodiversité au cours laquelle la version du cadre de biodiversité mondial postérieur à 2020 doit être adopté. Le cadre propose objectifs pour parvenir à une vision partagée en 2050 d’une “vie en harmonie avec la nature” et devrait procurer le niveau d’ambition nécessaire pour mettre un terme au déclin de la biodiversité8.

Aligner les ambitions dans le domaine du climat et de la biodiversité par l’intermédiaire des investissements

Comment les investisseurs peuvent engager le dialogue avec les entreprises afin d’encourager le changement...

Les investisseurs ont l’occasion de mener la transition vers un système positif pour la nature. Dans la mesure où les risques associés à la dégradation de la biodiversité peuvent directement réduire les performances financières, nous estimons qu’il est essentiel de prendre en compte les aspects liés à la biodiversité dans le processus d’investissement. Cela est rendu possible en s’assurant que les entreprises formalisent les engagements en faveur de la protection de la biodiversité et les appliquent de manière constante à leurs activités.

Nous jugeons important d’appliquer des critères d’exclusion à une étape précoce du processus d’investissement en cas de controverses importantes à l’aide du cadre du Pacte mondial des Nations unies9, et d’engager le dialogue avec les entreprises en portefeuille dès lors que cela se révèle nécessaire.

Les investisseurs responsables peuvent nécessiter plus de publications de la part des entreprises sur leur impact sur les ressources naturelles. Même s’il est toujours difficile d’obtenir des informations, agir de la sorte est essentiel pour accroître la sensibilisation des entreprises à la nécessité de protéger les écosystèmes. Dans la mesure où les limites planétaires sont l’un de nos principaux thèmes de durabilité, Allianz Global Investors est engagé à renforcer son engagement à l’égard de la biodiversité parallèlement aux évolutions en cours associées à la disponibilité des données.

…et leur détailler la manière d’investir afin de produire un impact

Il existe également une occasion de soutenir les entreprises innovantes qui protègent la biodiversité. Citons notamment les solutions de séquestration du carbone, l’économie circulaire ou l’agriculture régénératrice. Dans le nouveau cadre de biodiversité mondial, la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique a mis en lumière le fait que “des ressources financières adéquates pour mettre en place ce cadre sont disponibles et déployées et elles satisferont progressivement les besoins de financement jusqu’à un minimum de 700 milliards de dollars par an d’ici 2030”.

Par ailleurs, l’investissement à impact10 joue un rôle important dans l’investissement en faveur de la protection de la biodiversité, non seulement dans la mesure où les flux financiers sont redirigés au détriment des subventions pénalisantes dans les hydrocarbures et l’agriculture, estimées à 500 milliards de dollars par an11.

Cri de ralliement urgent

La sensibilisation à la crise de la biodiversité finit par progresser. Comme en avertissent les scientifiques depuis de nombreuses années, les défis du changement climatique et de la biodiversité sont étroitement liés. Ces deux défis représentent des menaces au bien-être de la société humaine et ils doivent être relevés de manière urgente.

À mesure que les investisseurs du monde entier se demandent comment investir de manière durable, la biodiversité a un rôle important à jouer dans la réponse. Protéger et entretenir les ressources naturelles de la Terre est clairement essentiel à l’environnement et à la société. Cela permettra également de gérer les risques des portefeuilles et de créer des opportunités d’investissement qui entraînent un changement réel.

Notes de fin de texte :
1 La 26ème réunion de la Conférence des Parties (COP26).
2 La 15ème réunion de la Conférence des Parties (COP 15) à la Convention sur la diversité biologique (CDB).
3 La biodiversité ou diversité biologique est définie par la Convention sur la diversité biologique (CBD) comme “la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes”.
4 ipbes_global_assessment_report_summary_for_policymakers.pdf
5 Organisation Mondiale de la Santé https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/biodiversity-and-health Farnsworth et al. 1985.
6 Source: IPCC
7 En 2010, les Parties signataires de la Convention sur la diversité biologique (CBD) ont adopté les “objectifs d’Aichi”, une série de 20 objectifs mondiaux dans le cadre du Plan stratégique pour la diversité biologique de 2011 à 2020.
8 La Convention sur la diversité biologique (CBD) des Nations Unies a publié en juillet 2021 la version préliminaire du cadre postérieure à 2020 qui sera adopté dans la 2ème partie de la COP-15, afin de définir les objectifs et les manières de préserver et protéger la nature et ses services essentiels pour la prochaine décennie et au-delà.
9 La biodiversité est prise en compte dans les principes 7, 8 et 9 du Pacte mondial des Nations unies (UNGC).
10 “Impact investing: the third dimension” (Matt Christensen) Impact investing | Allianz Global Investors (allianzgi.com)
11 OCDE, sur la base des subventions des carburants fossiles et du soutien public à l’agriculture qui sont potentiellement nuisibles à l’environnement https://www.oecd.org/ environment/resources/biodiversity/Executive-Summary-and-Synthesis-Biodiversity-Finance-and-the-Economic-and- Business-Case-for-Action.pdf

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Principes d’engagement responsable :

Favoriser l’exercice des meilleures pratiques au travers de l’engagement

19.11.2021
Favoriser l’exercice des meilleures pratiques au travers de l’engagement

Résumé

L’engagement auprès des entreprises détenues dans les portefeuilles est un pilier central de notre approche d’investissement actif. La nouvelle série d’articles « Principes d’engagement responsable » décrira les moyens que nous mettons en œuvre auprès des entreprises dans lesquelles nous investissons afin de promouvoir les meilleures pratiques de gouvernance et d’œuvrer collectivement à la transformation environnementale et sociétale.

Points clés

  • Une gouvernance robuste est essentielle pour la performance des investissements et permet aux conseils d’administration et aux équipes dirigeantes de contribuer à la résolution des problèmes environnementaux et sociaux
  • Les meilleures pratiques de gouvernance peuvent varier en fonction des secteurs et des zones géographiques, en raison de différences entre les cadres réglementaires, ou de spécificités propres aux marchés ou aux secteurs
  • Quand ils évaluent les moyens de résolution des problèmes environnementaux, les investisseurs doivent mesurer le degré d’ambition des engagements climatiques de l’entreprise, les comparer à ceux des concurrents et évaluer la responsabilité engagée par le conseil d’administration quant à l’exécution de ces engagements
  • Le changement climatique est un thème de long terme dans nos initiatives d’engagement, et en particulier la promotion de la transparence des entreprises vis-à-vis de leurs stratégies relatives à la transition climatique

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