Le coronavirus pourrait changer notre façon de penser le développement durable

05.05.2020
Anticiper l'impact

Résumé

La pandémie de coronavirus a suscité des réactions exceptionnelles de la part des gouvernements, des ONG, des entreprises, des professionnels de la santé et des citoyens. Cette crise a également mis en évidence les vulnérabilités de nos économies et de nos systèmes. À l’avenir, nous pensons que les investisseurs utiliseront de plus en plus le développement durable comme un prisme pour mettre en évidence les principaux risques mondiaux et tester la résilience des entreprises et des infrastructures. Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) deviendront encore plus importants. Cette crise pourrait modifier les priorités des entreprises - et des investisseurs ...

  • La demande accrue du public pour des soins de santé adéquats devrait permettre de surmonter les inquiétudes concernant les coûts élevés, ce qui entraînera une modification générale des modèles de soins de santé.
  • La disruption du commerce mondial peut conduire à mettre davantage l’accent sur les entreprises locales et sur des chaînes d’approvisionnement plus courtes et plus contrôlables.
  • Les entreprises qui prennent des mesures proactives pour soutenir leurs clients et leurs employés pendant la pandémie devraient en bénéficier lorsque la crise s’estompera.
  • Dans ce contexte, les questions environnementales pourraient passer au second plan, les pays accordant la priorité à la reprise économique. Toutefois, ces sujets devraient revenir rapidement.

La pandémie de coronavirus a suscité une réaction remarquable de la part des gouvernements, des organisations non gouvernementales (ONG), des entreprises, des professionnels de la santé et des citoyens. On peut dire que cette période de crise a également mis en évidence les vulnérabilités de nos économies et des systèmes sur lesquels nous comptons tous. À l’avenir, nous pensons que les investisseurs utiliseront de plus en plus le développement durable comme un prisme pour mettre en évidence les principaux risques mondiaux et tester la résilience des entreprises et des systèmes. Les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) deviendront encore plus importants pour évaluer la capacité des entreprises et des gouvernements à surmonter une crise de cette ampleur. Notre équipe en charge des sujets ISR/ESG a identifié cinq façons dont cette crise pourrait modifier les priorités des entreprises et des investisseurs.


1. Sécurité financière et meilleur accès aux soins de santé

La crise des coronavirus a démontré à quelle vitesse notre vie peut être bouleversée et à quel point nous sommes impuissants face à ces défis. De nombreux citoyens ont soudain perdu leurs sources de revenus, ce qui pourraient les amener à mettre davantage l’accent sur les assurances, les investissements et l’épargne. L’épidémie a également démontré la fragilité de la vie, renforçant l’importance d’un bon système de santé. Jusqu’à présent, certaines questions urgentes en matière de santé étaient restées sans réponse pour des raisons budgétaires. Au lendemain de cette crise, les sociétés exigeront probablement de leurs gouvernements qu’ils maintiennent un système de santé approprié. À leur tour, les gouvernements leur demanderont de les soutenir,
à la fois financièrement et par des changements de comportement, comme dans des choix alimentaires plus sains, une plus grande attention à l’hygiène et une augmentation de l’exercice physique.

 

2. Raccourcissement des chaînes d’approvisionnement et travail à distance

De nombreuses entreprises internationales repensaient déjà l’empreinte géographique de leurs processus de production, en partie en raison des tensions géopolitiques. L’épidémie de coronavirus va probablement accélérer ce processus vers des chaînes d’approvisionnement plus simples et plus faciles à contrôler. À mesure que les entreprises deviendront plus “locales”, elles pourraient également mettre davantage l’accent sur les relations avec la communauté, ce qui devrait encourager un comportement et des pratiques plus responsables qui renforceront la valeur de la marque et la fidélité des clients. En outre, les entreprises auront à coeur de démontrer la façon dont elles feront face à des événements similaires à l’avenir. Elles pourraient formaliser l’infrastructure nécessaire au télétravail. La reconnaissance du fait qu’une grande partie de l’activité commerciale, de la socialisation et de l’apprentissage peut être réalisée à distance devrait aider les entreprises qui soutiennent ces activités. S’il est probable qu’il y ait une demande pour des outils de collaboration “virtuelle” améliorés, les entreprises devront renforcer la cybersécurité et la sécurité des données.


3. Gestion du capital humain et attention portée client

Les entreprises seront jugées sur la façon dont elles auront traité leurs salariés pendant la crise, en particulier celles qui auront bénéficié du soutien financier du gouvernement. Les questions liées à la sécurité et aux conditions d’emploi (salaires, protections et avantages, soins de santé) seront examinées, et il sera relativement facile de comparer les différentes approches. Celles qui n’atteindront pas les objectifs fixés pourraient souffrir en termes de réputation, ce qui dissuaderait clients et investisseurs. En outre, elles pourraient être confrontées à des problèmes de motivation et d’engagement des salariés. Si le comportement des consommateurs ne sera pas forcément bouleversé par la crise, les entreprises qui prennent des mesures proactives pour soutenir leurs clients et maintenir leurs relations pourraient être les plus résistantes. La tendance à long terme des consommateurs à soutenir les entreprises et les marques locales de meilleure qualité va probablement s’accélérer à mesure que les gens réaliseront qu’une approche de dépenses réduites et plus ciblées est viable.


4. Gouvernance d’entreprise

Nous espérons voir une plus grande attention portée à la manière dont les entreprises allouent les capitaux. Cela aura des implications sur l’utilisation des mécanismes de capital excédentaire (par exemple, les rachats d’actions et les dividendes) ainsi que sur la manière dont la performance de la direction est mesurée, évaluée et rémunérée. Les investisseurs souhaiteront probablement examiner les approches des entreprises au cas par cas, tout en reconnaissant que toute suspension ou réduction des paiements de dividendes (par exemple) porterait également préjudice aux épargnants, aux assurés et aux autres investisseurs de détail. Les responsabilités des dirigeants seront examinées de près, notamment la manière dont les intérêts des salariés, des fournisseurs, des clients et d’autres parties prenantes importantes ont été pris en compte dans la réponse de l’entreprise à la crise. Nous nous attendons à ce que le rôle des entreprises dans la société soit davantage mis en évidence et à ce que la priorité soit accordée à toutes les parties prenantes de l’entreprise, et pas seulement aux actionnaires. Sur un plan plus quotidien, les entreprises vont probablement revoir les principaux indicateurs de performance et autres objectifs d’incitation pour s’assurer que les rémunérations des dirigeants reflètent l’expérience des actionnaires.

 

5. Questions environnementales

Dans un premier temps, les questions environnementales pourraient passer au second plan, les pays accordant la priorité à la reprise économique. Toutefois, ces sujets - qui ont dominé l’agenda des investisseurs ces dernières années - devraient revenir rapidement. Les avantages environnementaux du ralentissement de l’activité économique - tels qu’un air plus pur, une eau plus propre et moins de trafic - seront calculés, quantifiés et rendus publics. Nous espérons que ces données inciteront les gouvernements et les entreprises à élaborer des stratégies visant à réduire l’impact de l’activité économique sur l’environnement. L’augmentation de la dette publique retardera probablement la mise en oeuvre du “Green Deal” de l’Union européenne, la priorité étant donnée à la reprise économique. Toutefois, il est fort probable que l’épidémie de coronavirus déclenchera une vague d’investissements verts, de nombreux pays ayant déjà pris des engagements en faveur du zéro carbone.

La réaction mondiale au coronavirus montre que les gouvernements peuvent réagir avec détermination et force lorsqu’ils sont confrontés à une menace existentielle. Les citoyens exigeront probablement le même effort concerté pour faire face au changement climatique.

 

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Investir pour un avenir durable

06.07.2020
Investir pour un avenir durable

Résumé

Les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies traduisent un consensus global sur les questions sociales et environnementales les plus pressantes. Une nouvelle série d'investissements bâtie autour des ODD aide les investisseurs à placer leurs capitaux dans des entreprises disposant d'un potentiel de croissance, tout en s'attaquant aux enjeux planétaires majeurs.

  • L'intérêt croissant pour les questions liées au développement durable stimule la demande des investisseurs à l'échelle mondiale et entraîne l'explosion de l'offre en matière d'investissements durables
  • Les stratégies d'investissement qui entendent contribuer aux objectifs de développement durable des Nations Unies sont de plus en plus répandues
  • Les ODD consistent en une série d'objectifs définis par les Nations Unies pour lutter contre les problèmes sociaux et environnementaux et traduisent un consensus global sur les mesures les plus urgentes
  • Les stratégies liées aux ODD peuvent présenter un attrait tout particulier pour une nouvelle génération d'investisseurs qui s'attend à ce que ses investissements apportent un avantage dans le monde réel en plus d'être performants financièrement
  • La poursuite d'objectifs à long terme, conjuguée à une gestion efficace des risques contribue à de meilleures performances, en particulier en cas de volatilité des marchés boursiers

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