Alors que la Chine reprend le travail, quid des autres économies asiatiques ?

23.04.2020
Alors que la Chine reprend le travail, quid des autres économies asiatiques ?

Résumé

Les marchés asiatiques ont évolué en dents de scie au premier trimestre, en raison principalement de l’impact de l’épidémie de coronavirus. Certains signes laissent toutefois penser qu’un redémarrage, même timide, de l’activité en Chine pourrait aider les autres économies asiatiques à se stabiliser. Avec à la clé des opportunités pour les investisseurs à long terme.

  • À la faveur du déconfinement, la plupart des entreprises chinoises ont repris le travail et les indicateurs clés retrouvent progressivement les niveaux d’avant la pandémie
  •  Un redémarrage même timide de l’économie chinoise devrait favoriser des reprises similaires dans les autres économies asiatiques lorsqu’elles auront passé le pic de la crise
  • L’impact économique de la pandémie n’étant pas encore complètement connu, les investisseurs doivent faire preuve de prudence et se montrer sélectifs
  • Les investisseurs à long terme qui peuvent conserver leurs positions pourraient trouver des opportunités sur les marchés d’Asie émergente, lesquels affichent des valorisations prometteuses

Première économie mondiale touchée par le coronavirus, la Chine pourrait être la première à sortir de la tourmente que ce dernier a provoquée. Au vu de la baisse du nombre d'infections quotidiennes, le gouvernement chinois a donné la priorité à la reprise du travail pour relancer l’économie. Selon les chiffres officiels, la quasi-totalité des grandes entreprises et 75% des PME ont repris le travail, tandis que les statistiques sur la consommation de charbon dans les centrales (voir graphique 1), sur la migration des travailleurs et sur la circulation routière témoignent également d’un retour progressif vers les niveaux d’avant la crise.

Alors qu'une grande partie du reste de l’Asie ainsi que l’Europe et les États-Unis continuent de lutter contre la pandémie, les pressions exercées sur la chaîne d’approvisionnement mondiale – et donc, sur la Chine – restent fortes.

Représentant 18% des exportations mondiales, la Chine est la première nation commerciale au monde et n’échappe donc pas aux répercussions de la pandémie hors de ses frontières, même si la situation s’améliore sur son territoire. Avec l’arrêt soudain de l’économie mondiale, ses usines sont confrontées au risque d’une pénurie de composants clés et à celui d’une chute des nouvelles commandes provenant du reste du monde

Consommation de charbon des six grands réseaux d’électricité chinois

 

Indépendamment des défis posés par le contexte international, nous tablons sur un léger redressement de la croissance chinoise au deuxième trimestre, en supposant que le pays parvienne à limiter les cas importés et asymptomatiques. Nous pensons que dans un deuxième temps, les autres économies asiatiques vont elles aussi redémarrer, mais le rythme de la reprise devrait être plus modéré au deuxième trimestre, dans la mesure où la pandémie continue de s’étendre en dehors de la Chine.

Les interventions des autorités sont positives et de nouvelles baisses de taux sont probables

Sans être la panacée, les mesures de relance prises par les gouvernements et les banques centrales pour augmenter les dépenses budgétaires et assouplir les conditions monétaires devraient permettre de limiter les dégâts, tout en soutenant les entreprises et les ménages touchés par la crise. En Asie, les gouvernements chinois, hongkongais, thaïlandais et indonésien nous semblent les plus proactifs sur le front budgétaire, et leur déficit budgétaire pour 2020 devrait se creuser davantage que prévu pour lutter contre l’impact du coronavirus.

D’autres pays tels que l’Inde, les Philippines et la Corée vont également augmenter leurs dépenses budgétaires, mais dans une moindre mesure compte tenu de leur relatif conservatisme en matière de gestion budgétaire (voir graphique 2).

En ce qui concerne l’assouplissement monétaire, nous pensons que les banques centrales de pays comme l’Inde, la Malaisie et les Philippines vont continuer de baisser leurs taux directeurs, de 50 pb cette année. Les banques centrales de pays d’Asie du Nord-Est comme la Chine et la Corée devraient procéder à des baisses plus modestes, de 30-40 pb et 25 pb respectivement. L’Indonésie et la Thaïlande, pour leur part, devraient procéder à des baisses de l’ordre de 25 pb.


Baisse des cours du pétrole : un facteur potentiellement positif pour de nombreuses économies asiatiques

Le récent effondrement des cours du brut pourrait être un facteur de soutien dans la mesure où les économies asiatiques sont pour la plupart des importateurs nets de pétrole. (La Malaisie, qui en est exportateur net, fait figure d’exception) La baisse des cours du pétrole permet non seulement de réduire l’inflation par les coûts et de conserver une marge de manœuvre monétaire, mais aussi de réduire les factures d'importation de pétrole, ce qui peut doper l’excédent de la balance courante des économies asiatiques ou réduire leurs déficits courants. Il s’agit donc d’une bonne nouvelle, d’autant plus que les exportations asiatiques devraient pâtir du recul de la demande mondiale.

 

Prévisions de solde budgétaire (en % du PIB)

Indicateurs clés à surveiller

S’il ne fait aucun doute que l’économie réelle va souffrir de la propagation de la pandémie, le sentiment de marché a tendance à s’améliorer lorsque le nombre quotidien de nouvelles contaminations atteint un pic et commence à baisser. Les spreads de crédit constituent un autre indicateur important : ils reflètent la perception qu’a le marché du risque de crédit des entreprises, lequel devrait augmenter sous l’effet des pressions que l’économie réelle continue de subir.

Bien que les mesures fortes prises par les banques centrales aient permis de stabiliser temporairement les marchés de financement en dollars, nous continuons de surveiller l’apparition de nouvelles tensions.

Le principal risque réside désormais dans la question de savoir à quel point la récession économique va peser sur les flux de trésorerie des entreprises et sur l’emploi, et pendant combien de temps. La crise de santé publique pourrait se transformer en crise financière majeure si les défauts de crédit et autres difficultés financières se multiplient.

 

Perspectives

Les cours des actifs risqués ont subi une forte correction ces derniers mois, ce qui pourrait être source d’opportunités pour les investisseurs à long terme. Cela vaut non seulement pour les marchés d’actions, mais aussi pour les marchés du crédit et des matières premières.

Pour les investisseurs à long terme qui peuvent conserver leurs positions, l’Asie émergente pourrait être source d’opportunités. Profitant à la fois du redémarrage plus rapide de la Chine et d'un différentiel de taux d’intérêt positif avec les devises du G3, les pays de cette région pourraient en effet être bien placés pour négocier le virage de l’après-coronavirus. Le différentiel de taux positif avec le dollar pourrait également avoir pour effet de doper les entrées de capitaux, dans un contexte marqué par la poursuite de l’assouplissement quantitatif au niveau mondial. Les actions d’Asie émergente sont également plus intéressantes que celles des marchés développés au regard du CAPE (voir graphique 3). Cette région affiche par ailleurs un endettement en dollars (en pourcentage du PIB) plus faible que le monde développé.

Il est essentiel de faire preuve de prudence et de se montrer sélectif dans la mesure ou l’impact de la pandémie sur l’économie réelle n’est pas encore complètement connu. Toute révision à la baisse des résultats ou dégradation des conditions de crédit pourrait accentuer les pressions sur les cours, en dépit du niveau attractif des valorisations actuelles.

  

Ratio cours/bénéfices ajusté du cycle (CAPE)

 

  

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La lettre obligataire trimestrielle d’Allianz Global Investors

31.07.2020
Lettre Obligataire Trimestrielle

Résumé

Franck Dixmier, Directeur Mondial des gestions obligataires : La lettre obligataire d’AllianzGI vous informe des dernières analyses de nos experts sur les marchés obligataires internationaux ainsi que de leur regard sur l’évolution des politiques budgétaires et monétaires.

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