Résumé
Franck Dixmier, Directeur Mondial des gestions obligataires : La lettre obligataire d’AllianzGI vous informe des dernières analyses de nos experts sur les marchés obligataires internationaux ainsi que de leur regard sur l’évolution des politiques budgétaires et monétaires.
La parenthèse enchantée
Grace à la mise en œuvre de moyens considérables les Banques Centrales ont pu restaurer un fonctionnement normal des marchés et les conséquences en ont été immédiates en termes de confiance et d’appétit pour le risque : forte chute de la volatilité, réouverture des marchés du crédit -qui ont enregistré des records d’émissions- et, in fine, une performance impressionnante des actions et du crédit depuis les points bas de mars dernier. En outre, face à cette crise sanitaire et économique majeure, la détermination des Etats à soutenir leurs économies par des politiques budgétaires volontaires a permis la mise en œuvre d’un policy-mix plus équilibré ; c’est heureux, car la politique monétaire ne peut pas tout, et c’était absolument nécessaire pour maintenir les économies à flot. En Europe les tabous sont tombés ; les eurosceptiques en sont pour leurs frais et peuvent se frotter les yeux… car ce qui paraissait très improbable s’est pourtant réalisé : après l’abandon en urgence du Pacte de Stabilité et de Croissance en Zone Euro, l’Europe a surmonté ses divisions et démontré sa cohésion en temps de crise en faisant un pas historique vers la mutualisation de la dette dans le cadre du financement du Fonds de Relance. Et maintenant ? Verre à moitié plein / à moitié vide…risk on/ risk off… les investisseurs, pris entre deux feux, s’interrogent, avec à la clé des constructions de portefeuille potentiellement très différentes pour faire face à des évolutions diamétralement opposées des classes d’actif. Rien de nouveau ici, mais en filigrane une légitime interrogation sur la pérennité du
rebond des actifs risqués : performance justifiée ou aveuglement ? L’omniprésence des Banques Centrales dans les marchés, renforcée par une forward guidance très claire sur leur capacité à faire encore plus si nécessaire, ont écrasé la volatilité et les rendements. Initialement destinés à positionner les Banques Centrales en acheteur en dernier ressort afin de réparer en urgence les marchés, les plans d’achat d’actifs ont de plus en plus pour mission implicite de maintenir des conditions de refinancement extrêmement favorables, dans un contexte d’explosion de l’endettement public et privé. En conséquence, le volume d’obligations à taux négatif a pratiquement été multiplié par deux entre mars (7.7 trillions USD) et mi-juillet (14 trillions USD). En parallèle, la débauche de moyens du côté des Etats ne fait qu’ajouter à ce sentiment que finalement rien de grave ne peut arriver… tels des funambules, les investisseurs se voient parés d’un double filet de sécurité. Cet environnement technique très particulier, qui s’apparente de plus en plus à une mise sous tutelle des courbes de taux et des marchés en général, va sans doute nous accompagner quelques années tant cette crise laissera des cicatrices profondes dans les économies. Si on peut apprécier et tirer parti de cette parenthèse enchantée, un degré certain de complaisance vis-à-vis des risques et des incertitudes sanitaires, économiques, politiques, nous incite à adopter une vigilance très particulière. Il semble sage dans ces conditions d’accorder une priorité absolue à la qualité dans nos portefeuilles de taux.
Consulter la publication : La lettre obligataire trimestrielle d'Allianz Global Investors Juillet 2020
Résumé
Les investisseurs peuvent aborder l'avenir avec optimisme : un vaccin efficace contre le Covid-19 sera très certainement disponible en 2021. Pourtant, la trajectoire de la reprise économique reste floue. Il convient donc d'élargir la diversification des investissements, au-delà des régions, des secteurs et des stratégies qui ont récemment donné de bons résultats.